Camel Trophy 1991

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Le Camel Trophy Tanzania - Burundi 1991

 

    1991, ce devait être un parcours en Inde, au Cachemire sur fond d'Himalaya. Malheureusement pour le Camel et le Cachemire, la guerre éclate dans ce petit pays. C'est donc l'itinéraire de délestage qui sera parcouru avec 1900 kms entre Dar Es-Salam en tanzanie et Bujumbura au Burundi.

Le Camel des imprévus. Dés les sélections en Espagne, la neige tombe. Du jamais vu depuis 50 ans ! Des conditions de visibilité excellente par rapport à ce qui suit !

Le 8 mai, les 17 équipages s'élancent sous les hourras de la foule pour 2 journées de spécial tasks histoire de se mettre dans le bain. La mise en route est laborieuse. Dès la première épreuve, en tentant une coupe hors piste dans les hautes herbes, le couple infernal composé de Jean-Pierre Chautagnat, ingénieur agronome, et de Jérome Krief, informaticien, plante le Disco. Mais planté de chez planté ! Le treuil Superwinch Husky qui possède pourtant une force de 4,2t sur un brin ne peut extirper le Disco de cette fange. Le salut viendra de la population locale. Après ces 2 jours, les français sont 6èmes, les turcs mènent le bal. Les choses sérieuses vont pouvoir commencer.

On se demande pourquoi avoir choisi le Disco et ses 5 places, y'en a toujours un dehors ! Que ce soit pour trouver la piste... ... sonder la profondeur de la rivière...

11 mai, Iain Chapman lâche les équipages pour écrire l'histoire de ce 12ème Camel Trophy. Le début du parcours, même s'il est un peu gras se passe sans émotion particulière. Les concurrents prennent leurs marques doucement. Dès le lendemain, les trophymen vont devoir affronter le 'black cotton", un magma collant qui va empoisonner la vie du convoi jaune. Dès la 3ème voiture, tout le monde descend ! Treuil, manilles et huile de coude sont les meilleurs amis du Camel. Pour que ce soit plus drôle et pour que le Camel reste le Camel, nos petits frenchies s'embarquent les allemands en remorque : boîte de vitesse cassée. 4h du mat,  all off. Petit dodo dans le disco.

13 mai, réveil difficile. 10m de large, 2m d'eau, 90° de pente de chaque côté, voila le programme. Le plus dur, ce sont les 2 premiers Land, après ça va tout seul ! La pluie vient se mêler de la partie. Bienfaisante au début, elle est rapidement torrentielle. Les anglais en feront les frais. Barre de direction cassée en traversant une rivière. L'eau monte de 70 cm en une heure. Il faudra 17 plongée en apnée pour venir à bout de la situation !

... donner un coup de main ou ... ... surplomber les immenses herbes tanzanienne.

Les galères s'accumulent et le retard aussi. Iain Chapman décide de partir devant avec les équipages américains, anglais et français. 2 voitures de l'organisation accompagnent le petit groupe. 20 kms plus loin, la piste disparait sous la végétation. Le convoi part en hors piste. 15 heures de conduite pour l'un, 15 heures de gymnastique sur le toit du Land pour l'autre. Quelques pépins mécaniques ponctuent cette folle journée : casse d'une courroie, embrayage HS sur le Land du boss, et la panne de gazole n'est pas loin. A 2h30, le point de ravitaillement est atteint.

Le 14, le petit groupe apprend que le convoi est bloqué dans la fameuse crevasse.

Le 15, la décision est prise de rebrousser chemin pour donner un coup de main au convoi. Mais les infos données par radio sont telles que cette solution est vite abandonnée. Allez se planter dans ce cloaque de fou n'apporterait rien de plus aux autres.

Treuillage de nuit, pour rattraper le temps perdu. Les bivouacs sont rares et appréciés. Le plus souvent, les courtes nuits se passent dans la voiture, pour 2 ou 3 heures de sommeil.

Le 18, la majorité du convoi est enfin reformé à Mikuni ou le groupe de Iain Chapman les attend depuis le 14. Il reste encore 3 Land bloqués, mais le boss a décidé de reprendre la route. On assez a perdu de temps comme ça. De nouveau, il faut chercher la piste parmi les hautes herbes. Un hollandais et un belge se blessent, un canarien est attaqué par un essaim d'abeilles, les crevaisons se multiplient. Une tactique est mise au point pour se frayer un passage : 8 hommes de front dégagent le terrain, les Land suivent au pas.

Le 22, le convoi retrouve une piste roulante.

Le 23, la piste redevient épisodique. Piste, herbes, piste, black cotton, planté ! 500 m de bourbier, 9h de galère, que du bonheur. Pas de bivouac, piste non stop.

Le 24, le moteur des espagnols a mal supporté ce traitement et explose. Out !

Le "Black Cotton", un mélange filandreux de boue et d'herbe, odieusement collant. Un énorme piège qui va retenir le Camel pendant quasiment une semaine ! La fin du Camel, après 1900 kms de galère et de sueurs est une véritable délivrance.

Le 25, le convoi jaune entre enfin au Burundi, à Bujumbura. Encore 2 jours de special tasks pour finaliser le classement : manoeuvrabilité, franchissement, conduite chronométrée... Résultat, une 3ème place bien méritée. Ce Camel restera un des plus difficiles qu'auront affrontés les concurrents et les français s'en sont admirablement bien sortis. Bravo les gars !

 

Classement : 1 - Autriche    2 - Royaume Uni    3 - France

 

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